Le 07/07/11, 20:20
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Je fais aujourd’hui la connaissance de Federico, alias Fico. Ancien chef à Lima, il occupe actuellement la fonction de professeur au sein de l’ECOCAT. Ce monsieur va également jouer un rôle clé dans la promotion de l’infrastructure de logement d’Urubamba en proposant le produit à son réseau de connaissances à Lima et notamment à de nombreuses écoles afin qu’elles nous envoient leurs élèves en « viaje de promoción », l’équivalent du voyage de rhéto chez nous en Belgique. Fico est un personnage haut en couleur qui doit avoir 300 idées à la minute et qui n’a pas son pareil pour transmettre son enthousiasme. Il me fait beaucoup rire avec ses airs de citadin blasé, voire parfois de diva.
Avec lui, nous élaborons un « package » d’activités de loisir que nous pourrions proposer aux étudiants de passage à Urubamba.
Après le repérage, nous allons manger au marché de la ville. Federico a décidé semble-t-il de me prendre sous son aile et de me faire gouter aux produits locaux. Il me fait notamment manger de la hoca au four, une variété de pomme-de-terre parmi les 3000 que compte le Pérou. Aller faire son marché en compagnie d’un véritable chef, il y a des plans plus foireux que ça, non ?
De nouveau, je rentre à la maison dans un état de fatigue assez avancé. Passer ma journée à arpenter en 4X4 cahin-caha des faux chemins complétement défoncés m’épuise à un point que je n’aurais jamais pu imaginer. Pourtant la journée est loin d’être finie. Aujourd’hui, a lieu la célébration du centenaire de la découverte du Machu Picchu.
De nombreux évènements sont prévus en villes : concerts, feu d’artifice, danses traditionnelles, etc. Pourtant il semble que beaucoup de Cusquéniens vont bouder cette fête qui les laisse assez indifférents. Diverses raisons expliquent cette réaction. D’abord, il y a une polémique concernant la date et l’auteur de la découverte de la cité perdue des Incas. Beaucoup avancent que le Machu Picchu n’aurait pas été découvert par l’Américain Hiram Bingham en 1911 mais par un Péruvien quelques années plus tôt. Or celui-ci n’aurait pu publier sa découverte faute de moyens. D’autre part, beaucoup de Cusquéniens n’ont jamais mis les pieds au Machu Picchu. Le coût de l’entrée leur en prive l’accès. En fait, à mieux y réfléchir, ce centenaire célèbre avant tout le pillage du patrimoine culturel péruvien. De nombreuses pièces archéologiques ont été volées pour être placées dans des musées aux Etats-Unis. D’ailleurs, à l’occasion du centenaire, l’Université de Yale a apporté à Cusco une collection de pièces provenant du Machu Picchu. Permettre aux Cusquéniens d’admirer gratuitement ce trésor qui cent ans auparavant était encore leur... Quelle preuve d’altruisme...
En me promenant, dans les rues de la ville, il me semble percevoir ce ressentiment des locaux. La Plaza de Armas est noire de monde, certes. Mais les gens ne semblent pas vraiment s’amuser. Ils sont plus là par curiosité semble-t-il. Plus tard, j’apprendrai que beaucoup reprochent aux autorités de s’impliquer plus dans l’organisation de festivités que dans la résolution des véritables questions de société. En cela, les dirigeants péruviens sont les dignes descendants des Incas qui, à l’époque, proposaient déjà de grandes fêtes pour distraire la masse des véritables problèmes.
A quelques pas de là, mon sentiment se confirme. A l’occasion de la fête, on a placé dans la rue la statue d’un homme portant une énorme charge sur son dos. Peut-être cette statue représente-elle les porteurs du chemin de l’Inca. Je ne peux confirmer ma supposition car l’écriteau original où figure le titre de l’œuvre a été remplacé par une affiche où est écrit « lo que el gringo se llevó » (ce que le gringo a emporté). Cela se passe de commentaire...
Même si la fête est loin d’être à la hauteur de mes espérances, je suis quand même ravie de gouter à mes premiers instants d’indépendance. Et oui, depuis mon arrivée, c’est la première fois que je peux enfin me promener en solo. Mes nouveaux amis péruviens insistent toujours pour m’accompagner partout pour éviter qu’il m’arrive quoi que ce soit. Même si je sais que cela part d’une bonne intention, je vis assez mal le fait de ne rien pouvoir faire toute seule. En ce sens, Marco et Erland m’étouffent un peu. Après tout, je suis une grande fille... Par exemple, je ne me suis pas trop mal débrouillée pour prendre un combi pour me rendre de Santa Monica à la Plaza des Armas. Je suis montée dans le minibus presque au hasard, ayant vaguement entendu le contrôleur parler de San Francisco, et j’ai croisé les doigts pour que le combi passe effectivement par le centre. Si cela ce n’est pas un comportement responsable !
Je fais aujourd’hui la connaissance de Federico, alias Fico. Ancien chef à Lima, il occupe actuellement la fonction de professeur au sein de l’ECOCAT. Ce monsieur va également jouer un rôle clé dans la promotion de l’infrastructure de logement d’Urubamba en proposant le produit à son réseau de connaissances à Lima et notamment à de nombreuses écoles afin qu’elles nous envoient leurs élèves en « viaje de promoción », l’équivalent du voyage de rhéto chez nous en Belgique. Fico est un personnage haut en couleur qui doit avoir 300 idées à la minute et qui n’a pas son pareil pour transmettre son enthousiasme. Il me fait beaucoup rire avec ses airs de citadin blasé, voire parfois de diva.
Avec lui, nous élaborons un « package » d’activités de loisir que nous pourrions proposer aux étudiants de passage à Urubamba.
Après le repérage, nous allons manger au marché de la ville. Federico a décidé semble-t-il de me prendre sous son aile et de me faire gouter aux produits locaux. Il me fait notamment manger de la hoca au four, une variété de pomme-de-terre parmi les 3000 que compte le Pérou. Aller faire son marché en compagnie d’un véritable chef, il y a des plans plus foireux que ça, non ?
De nouveau, je rentre à la maison dans un état de fatigue assez avancé. Passer ma journée à arpenter en 4X4 cahin-caha des faux chemins complétement défoncés m’épuise à un point que je n’aurais jamais pu imaginer. Pourtant la journée est loin d’être finie. Aujourd’hui, a lieu la célébration du centenaire de la découverte du Machu Picchu.
De nombreux évènements sont prévus en villes : concerts, feu d’artifice, danses traditionnelles, etc. Pourtant il semble que beaucoup de Cusquéniens vont bouder cette fête qui les laisse assez indifférents. Diverses raisons expliquent cette réaction. D’abord, il y a une polémique concernant la date et l’auteur de la découverte de la cité perdue des Incas. Beaucoup avancent que le Machu Picchu n’aurait pas été découvert par l’Américain Hiram Bingham en 1911 mais par un Péruvien quelques années plus tôt. Or celui-ci n’aurait pu publier sa découverte faute de moyens. D’autre part, beaucoup de Cusquéniens n’ont jamais mis les pieds au Machu Picchu. Le coût de l’entrée leur en prive l’accès. En fait, à mieux y réfléchir, ce centenaire célèbre avant tout le pillage du patrimoine culturel péruvien. De nombreuses pièces archéologiques ont été volées pour être placées dans des musées aux Etats-Unis. D’ailleurs, à l’occasion du centenaire, l’Université de Yale a apporté à Cusco une collection de pièces provenant du Machu Picchu. Permettre aux Cusquéniens d’admirer gratuitement ce trésor qui cent ans auparavant était encore leur... Quelle preuve d’altruisme...
En me promenant, dans les rues de la ville, il me semble percevoir ce ressentiment des locaux. La Plaza de Armas est noire de monde, certes. Mais les gens ne semblent pas vraiment s’amuser. Ils sont plus là par curiosité semble-t-il. Plus tard, j’apprendrai que beaucoup reprochent aux autorités de s’impliquer plus dans l’organisation de festivités que dans la résolution des véritables questions de société. En cela, les dirigeants péruviens sont les dignes descendants des Incas qui, à l’époque, proposaient déjà de grandes fêtes pour distraire la masse des véritables problèmes.
A quelques pas de là, mon sentiment se confirme. A l’occasion de la fête, on a placé dans la rue la statue d’un homme portant une énorme charge sur son dos. Peut-être cette statue représente-elle les porteurs du chemin de l’Inca. Je ne peux confirmer ma supposition car l’écriteau original où figure le titre de l’œuvre a été remplacé par une affiche où est écrit « lo que el gringo se llevó » (ce que le gringo a emporté). Cela se passe de commentaire...
Même si la fête est loin d’être à la hauteur de mes espérances, je suis quand même ravie de gouter à mes premiers instants d’indépendance. Et oui, depuis mon arrivée, c’est la première fois que je peux enfin me promener en solo. Mes nouveaux amis péruviens insistent toujours pour m’accompagner partout pour éviter qu’il m’arrive quoi que ce soit. Même si je sais que cela part d’une bonne intention, je vis assez mal le fait de ne rien pouvoir faire toute seule. En ce sens, Marco et Erland m’étouffent un peu. Après tout, je suis une grande fille... Par exemple, je ne me suis pas trop mal débrouillée pour prendre un combi pour me rendre de Santa Monica à la Plaza des Armas. Je suis montée dans le minibus presque au hasard, ayant vaguement entendu le contrôleur parler de San Francisco, et j’ai croisé les doigts pour que le combi passe effectivement par le centre. Si cela ce n’est pas un comportement responsable !
